Les jeux coopératifs à EnVies EnJeux : illustration concrète d'un projet éducatif sans violence
EnVies EnJeux fait le choix d'un apprentissage ludique des relations, à l'aide d'outils agréables à manier et à vivre. Notre idée, c'est qu'on apprend toujours mieux lorsqu'on éprouve du plaisir...
Chacun-e de nous est directement concerné-e par la dimension relationnelle. En famille, entre ami-e-s, au travail... Il n'y a rien au monde de plus simple en apparence, et pourtant de plus complexe que les relations... aux autres, à soi, à son environnement. Souvent, lorsque nous parlons « relations », on nous parle d'« enfants difficiles », comme si cette question d'une gestion positive des relations concernait des autres, « à problèmes », plutôt que nous-mêmes. Pourtant, rares sont les personnes à l'aise avec leurs émotions, capables d'échapper au triptyque « victime-bourreau-sauveur » et au mécanisme de résolution des conflits de type « fuite-domination-soumission »...
Tout le travail de l'association est là : en jouant, nous prenons du plaisir ! Le jeu recèle de puissantes vertus pédagogiques. Dans le jeu, les erreurs sont considérées comme des phases « normales » du jeu et non comme des « fautes » sanctionnées. Le jeu fait de l'enfant un acteur ce qui le rend ipso facto détendu, passionné et responsable de son apprentissage.
A travers les jeux coopératifs, nous goûtons de surcroît le plaisir de découvrir que l'on peut jouer avec les autres, et non contre les autres. Plaisir de vivre l'expérience que c'est ensemble, sans exclure mais en intégrant les différences que l'on pourra gagner. Plaisir d'apprendre progressivement à construire un objectif commun... et plaisir de bâtir un à un les éléments de compétence ou de stratégie qui nous permettront d'atteindre cet objectif partagé.
Le jeu porte en lui la transversalité : il est un reflet de notre personnalité et de nos attitudes. Il met en évidence les mécanismes qui régissent un groupe donné... Est-ce que gagner est important pour moi ? Est-ce que ce qui compte, c'est le moment que l'on passe ensemble ? Ai-je tendance à diriger la partie, et même peut-être à jouer à la place des autres ? Ai-je au contraire tendance à m'effacer devant l'avis de mes partenaires ? Ou devant l'avis d'une personne en particulier ? Quel est le degré d'écoute dans le groupe ? Comment sont gérés les désaccords... si désaccord il y a ? Comment sont prises les décisions, supposées valoir pour toute l'équipe ?
Au gré des parties, et des bilans sur les ressentis, sur ce qui a marché et ce qui n'a pas fonctionné, et sur ce qui pourrait être amélioré, enfants comme adultes vont réfléchir à leur place dans le groupe, à la manière dont ils communiquent et tiennent compte des avis émis, à la façon dont les décisions ont été prises et à la manière dont chacun-e a vécu ce qui s'est passé dans le groupe. Peu à peu, c'est toute la différence entre collaboration et coopération qui va émerger : est-on dans la soumission à la stratégie et l'objectif de quelqu'un-e ou est-on dans la co-construction d'un objectif et d'une stratégie partagés ? Quant à l'équipe d'animation, son rôle sera d'accompagner le groupe dans sa découverte de la communication sans violence, des mécanisme d'écoute, d'affirmation de soi, de négociation sans perdant-e, de prise de décision au consensus... Autrement dit, par le jeu, enfants et adultes apprennent les outils de base de la résolution positive des conflits, qu'ils pourront réutiliser dans leur vie quotidienne : écouter, échanger des points de vue, argumenter, négocier... plutôt que de considérer l'autre comme une personne à dominer ou devant laquelle se soumettre.